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À quoi rêve une fille sur un toit en zinc

18 avril 2010

Paris by night

100_7248J'aime bien Paris la nuit. J'aime beaucoup l'atmosphère qui se dégage de certaines rues très animées, comme la rue de la Gaîté. À l'arrivée des beaux jours, il y a foule sur les terrasses des bars. C'est cette impression de fourmillement qui me plaît tant. Les gens attendent devant les théâtres ou les cinémas, toutes les voix se fondent en une agréable cacophonie, toute aussi cosmopolite que les odeurs qui se mêlent : ça sent la nourriture chinoise ou turque avec un relent de bière et un soupçon de fumigène de théâtre. Et tous ces gens qui parlent, qui rient, qui se font des confidences entre deux gorgées d'un quelconque breuvage. Ces rues sont monstrueusement vivantes.

Au milieu de toute cette agitation, il reste aussi quelques vieux sex-shops, figés dans un autre temps, avec leurs néons, leurs vitrines opaques et leurs rideaux, vantant leur grand choix de K7 et leurs machines à pièces. On se demande si l'on doit encore payer en francs... Quoi qu'il en soit, ils participent à l'atmosphère de la rue, avec leurs lumières voyantes et leur aspect désuet. C'est aussi ça Paris. Enfin, pour l'instant.
Les parisiens semblent avoir des désirs contradictoires. Ils veulent d'une part vivre dans une ville animée, avec une vie nocturne importante, mais d'un autre côté, ils privilégient de plus en plus l'aspect village de leur quartier. De gentilles petites rues, des petites boutiques où l'on peut acheter à prix d'or des légumes ayant poussé dans de la vraie terre. C'est mignon, c'est propret, c'est rangé et, à l'image de leur quartier, les habitants optent pour une vie plus équilibrée, plus saine. Ils boivent peu, ne fument pas, mangent bio et se couchent tôt. Or, leur rythme de vie semble incompatible avec la vie de ces rues et leur brouhaha nocturne. Il y a de plus en plus d'associations, les pétitions se multiplient pour la fermeture des bars dont la clientèle est trop bruyante. À ce rythme, Paris ressemblera bientôt à un village de plusieurs millions d'habitants et de ville-lumière, elle n'en aura plus que le nom.

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16 avril 2010

Les morts-vivants du métro

Avez-vous déjà croisé quelqu'un avec l'intime conviction que cette personne n'était pas réellement vivante ? Je ne vais pas me lancer dans des élucubrations pseudo-fantastiques, non, je veux juste parler de ces gens qui, bien qu'assurant l'ensemble de leurs fonctions vitales, semblent attendre simplement que les jours passent. Il vivent dans leur routine quotidienne, nourrissent leur famille s'ils en ont une, travaillent, cotisent, disent bonjour aux voisins, bref, assument leur fonction sociale mais ont renoncé au sentiment égoïste de se sentir en vie. Le regard d'une de ces personnes m'emplit toujours d'une vague tristesse.

À moins d'avoir été exposé à un grand danger, d'avoir perdu connaissance, on ne se pose pas la question de savoir si l'on est  mort. Quand bien même cette question nous effleurerait, le simple fait de vérifier que l'on respire nous rassure sur notre situation. Mais qu'est-ce que se sentir en vie ? Ce n'est pas cette simple sensation de ne pas être mort. Faut-il créer quelque chose, emplir chaque jour d'un acte qui prouverait que l'on vit réellement et que l'on ne se contente pas de se laisser vivre, éprouver des sensations fortes ou des sentiments violents ?

On peut opter pour la dernière solution. Par exemple, j'ai vu un jeune homme se morfondre durant des mois pour une fille qui, c'était évident, n'aurait jamais cédée à ses avances. Pourtant, il s'obstinait à tenter de la séduire et elle s'amusait de le voir virevolter ainsi, jouait avec sa jalousie et brisait toujours les espoirs qu'elle avait pu lui donner auparavant. Le voyant de plus en plus triste, j'ai fini par lui expliquer qu'il était fort peu probable qu'il arrive à ses fins et lui-même a convenu que cette obsession lui pourrissait ses jours et ses nuits. Cependant, à ma connaissance, il essaye toujours de l'attirer à lui. On pourrait penser que ce jeune homme, par ailleurs charmant, doit être un brin masochiste, mais je pense qu'il laisse durer cette torture de peur de perdre  la précieuse sensation d'être en vie que lui procure ces sentiments de frustration et l'illusion d'un amour impossible.

En ce qui me concerne, je ne pense pas que se créer des sentiments factices soit une des meilleures solutions. Peut-être est-elle efficace à court terme, mais si l’on prend conscience du mensonge dans lequel on vit, la chute doit être particulièrement brutale. La remise en question sera, à mon avis, très difficile et douloureuse. Prouver chaque jour que l’on est en vie, que ce soit par des actions d’éclat ou par la création, me semble illusoire. On ne peut pas être un héros quotidien et l’inspiration artistique n’est pas toujours au rendez-vous.

J’ai donc opté pour la solution des sensations « fortes ». Rassurez-vous, éprouver des sensations fortes ne signifie pas forcément prendre un abonnement dans un quelconque parc d’attraction, risquer sa vie à chaque passage piéton ou encore se droguer à longueur de journée. Ce sont de tentatives maladroites pour tenter d’éprouver quelque chose, mais ces sensations sont tout aussi factices que les sentiments du jeune homme vu précédemment.

J’essaye d’utiliser au maximum mes cinq sens, de décrire de la façon la plus précise possible tout ce que j’arrive à ressentir. Avez-vous remarqué que Paris a une odeur très particulière l’été, en fin de journée ? Combien de nuance de jaune voyez-vous chaque jour ? Vous êtes-vous déjà assis(e) sur un banc, au milieu d’une place animée et, en fermant les yeux, avez-vous réussi à reconstituer ce qui se passe, juste en écoutant ? C’est à ça que je joue aussi souvent que possible et, à ce jour, durant ma courte existence, rien ne m’a plus prouvé que j’étais en vie que la sensation de la pluie battant mon visage.

14 avril 2010

À quoi rêve une jeune fille ?

À quoi rêve une jeune fille ?
Non pas les jeunes filles, mais juste une. Parce qu'après tout, il n'y a pas de raison que toutes les jeunes filles rêvent à la même chose et je serais donc bien incapable de dire ce qui se passe dans la tête des autres.
Je vous livrerai donc mes réflexions sur tout et sur rien. Ce n'est pas vraiment un journal intime, je partage juste des anecdotes, mon avis sur la vie, sur quelque chose qui m'aurait marqué... En espérant que cela vous amusera, vous intriguera, vous intéressera, bref, vous apportera un petit quelque chose.

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À quoi rêve une fille sur un toit en zinc
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